- Création : 1844
- Disparition : 1995 (dépôt de bilan)
- Format : Proximité
Historique
- 1844 : Jean-Louis-Félix Potin ouvre à Paris, près de la Gare Saint-Lazare, sa première épicerie. Cette épicerie présente une spécificité pour l’époque: le prix est affiché, et est le même pour tous.
- 1859 : Jean-Louis-Félix Potin ouvre un magasin sur deux étages sur le boulevard Sébastopol. Il s’agit alors du plus grand magasin d’alimentation de Paris.
- 1861 : Une usine est ouverte à La Villette, afin de profiter du bassin de La Villette et du transport fluvial pour s’approvisionner. Il s’agit là de la première usine créée par un épicier pour fabriquer des produits vendus sous sa propre marque. Le chocolat Félix Potin est le premier produit sortant de La Villette.
- 1870 : Lors du siège de Paris, il refuse la spéculation sur les produits alimentaires et n’augmente pas ses prix. Afin de servir le maximum de client, il organise le rationnement.
- A la même époque, Félix Potin commence à développer la livraison à domicile.
- 1871 :
- Le fondateur décède d’une crise cardiaque, à 51 ans. Le contrôle de l’entreprise est repris par les 5 enfants de Félix Potin.
- Un deuxième magasin est ouvert sur le boulevard Malesherbes.
- 1886 : La marque commerciale Félix Potin est déposée par les héritiers du créateur.
- 1904 : Un nouveau magasin ouvre Rue de Rennes, près de la Gare Montparnasse.
- 1927 :
- L’usine de La Villette représente 8000 employés et s’étend sur 4 hectares.
- Julien Potin, à la tête de Félix Potin, décède lors d’un accident.
- De nombreuses querelles au sein de la famille entraînent plusieurs ventes de parts détenues par les héritiers du fondateur. Jean Potin, l’un des fils de Julien Potin, est le seul à avoir conservé ses parts. Il n’assure pas la présidence du groupe (la gestion étant assurée par des administrateurs).
- 1928 : Jean Defradas est nommé administrateur. Il deviendra directeur général en 1929, puis président du conseil d’administration en 1931. Il tentera alors de créer des synergies avec les Économats du Centre, dont il est administrateur délégué.
- 1930 : 20000 concessionnaires vendent les produits Félix Potin, y compris en Province.
- 1931 : Des anomalies comptables sont découvertes. 63 millions de francs ont été détournés par Jean Defradas. Julien Potin est responsable des dettes de l’entreprise: il est ruiné, et doit revendre Félix Potin.
- 1935 : Lucien Desmarais (pétrole AZUR) décède. Sa fille, Janine Potin née Desmarais donne de l’argent de son héritage à son époux Jean Potin pour racheter des parts et reprendre le contrôle de Félix Potin.
- 1945 : Jean Potin décède dans un accident de train. Janine Potin prend alors la direction de Félix Potin. Elle se préoccupe assez peu de la gestion de Félix Potin
- 1956 : Les 1200 magasins Félix Potin deviennent des magasins en libre service.
- 1958 : L’héritage de Janine Potin-Desmarais se tarit. La famille Potin doit vendre le groupe au financier grec André Mentzelopoulos, qui souhaite voit grandir le groupe par plusieurs rachats.
- 1959 : Un supermarché de 650m² sur deux niveaux est ouvert avenue Victor Hugo à Paris. C’est le premier supermarché du groupe.
- 1970 : Félix Potin fusionne avec Primistères.
- 1975 : Primistères-Félix Potin reprend les Comptoirs français.
- 1977 : Félix Potin représente 1600 magasins, pour un chiffre d’affaires de 3 milliards de francs. La coordination entre les 1600 magasins complexifie la tâche d’André Mentzelopoulos.
- 1978 :
- juin : Félix Potin passe de 12 à 33,5% dans le capital des du distributeur de vins Nicolas.
- octobre : Félix Potin rachète à la Sodim (groupe CFAO) 150 magasins Paris-Médoc.
- décembre : Félix Potin rachète 17% du capital du holding à la tête de Goulet-Turpin.
- 1980 : André Mentzelopoulos décède. Ses héritiers prennent le contrôle du groupe, mais Mentzelopoulos avait souhaité que Félix Potin ne soit pas conservé par sa famille contrairement au domaine de Château-Margaux.
- 1984 : Damilow, société du financier marocain Daniel Amar, rachète Primistères-Félix Potin.
- 1986 : L’entité rachète également les sociétés Radar, Les Trois-Quartiers et Madelios.
- 1987 : Le groupe Primistères-Félix Potin enregistre une perte de 100 millions de francs, principalement du fait de la branche supermarchés (Radar).
- 1988 : Un plan de restructuration est annoncé, prévoyant plusieurs fermetures et 300 licenciements.
- mai : Les entrepôts de Longjumeau et de La Courneuve sont occupés. La livraison d’une partie des magasins est donc bloquée. Un administrateur judiciaire est nommé par le Tribunal de commerce de Paris.
- juin : Pharaon holding (du financier Ghaith Pharaon) reprend le holding Damilow qui détient alors 64% des Primistères-Félix Potin. Le capital de l’entité Primistères-Félix Potin est alors refondu.
- septembre : Promodès rachète 138 supermarchés (aux enseignes Radar, Félix Potin et Centre distributeur). Tous sont appelés à prendre l’enseigne Champion.
- décembre : Pierre Castel du groupe Castel Frères (propriétaire des vins Nicolas) rachète pour 250 millions de francs les 850 magasins Félix Potin et la marque.
- 1992 : Castel Frères revend Félix Potin aux frères Sayer (au capital du distributeur depuis 1989). Félix Potin ne compte plus que 607 magasins.
- 1994 : Les magasins subissant de nombreux problèmes d’approvisionnement notamment en raison de retards de paiements aux fournisseurs, le comité d’entreprise Félix Potin ouvre une procédure d’alerte sur la santé financière de la société.
- 1995 :
- 26 janvier : Les salariés de Félix Potin manifestent devant le siège. Le tribunal de commerce de Corbeil-Essonnes nomme un mandataire pour débloquer la situation.
- 8 février : Les syndicats appellent à la grève, par la fermeture des 460 magasins de l’enseigne.
- mars : Sous l’égide du Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI), un accord est mis sur pieds entre la famille Sayer, propriétaire, et ses créanciers. Cet accord prévoit l’échelonnement de paiement des 250 millions de francs de dettes sur 48 mois. La BNP, principale banquier du groupe (100 millions de francs) a validé l’accord, en échange de l’installation du redresseur d’entreprise Daniel Lebard à la tête de l’entité.
- 13 mars : Daniel Lebard, spécialiste des entreprises en difficultés financières, prend la direction opérationnelle de Félix Potin, avec pour rôle de mettre sur pied le plan de redressement.
- 11 avril : Daniel Lebard présente son plan de redressement : vente de 213 magasins (sur 406), 550 licenciements (sur 1094). Seuls les magasins en région parisienne serait conservé, les magasins proposeraient de nouveaux services et seraient relookés, et un journal « Les Potins de Paris » serait édité à 500000 exemplaires. Ce journal ne paraîtra jamais.
- juillet : Le tribunal de commerce de Corbeil-Essonnes entérine l’accord entre Félix Potin et ses créanciers.
- 1er décembre :
- La BNP se retire, considérant la conjoncture immobilière qui ne permet pas la vente des 213 magasins prévue dans le cadre du plan de redressement (seule une vingtaine ont trouvé preneurs), et le manque de dynamisme de la consommation entraînant un redémarrage plus lent et moins important que prévu.
- Félix Potin est contraint de déposer le bilan. La société est placée en cessation de paiements par le tribunal de commerce.
- 22 décembre : Aucune proposition de reprise totale ou de poursuite d’activité n’est retenue par le tribunal de commerce. La liquidation judiciaire de Félix Potin et ses 370 derniers magasins est donc prononcée. Les magasins ferment donc le 31 décembre.
- 1996 :
- 26 janvier : Le tribunal de commerce de Corbeil-Essonnes se prononce sur 8 offres de reprise partielle : Casino, MP Club, PLM Finances, groupe Fouquet’s, Norminter (Intermarché), Cogedis, Prodim (groupe Promodès) et l’homme d’affaires Jean-Yves Sportès. Lidl, un temps candidat à la reprise, s’est retiré le 17 janvier. Aucune des offres n’est retenue : les magasins Félix Potin ne rouvriront pas. Le groupe se dirige donc vers une vente à la découpe (groupes, gérants souhaitant devenir indépendants…)
- juin : Promodès reprend 105 magasins Félix Potin pour 32,4 millions de francs, tandis qu’un exploitant de l’enseigne Franprix reprend 3 grands magasins pour 12,3 millions de francs.
Les magasins
Recherches complémentaires en cours
Vous disposez d’informations ? N’hésitez pas à les partager par le biais de l’espace commentaires en bas de cette page, ou par le formulaire de contact !
Ressources
- Castel a revendu Félix Potin à la famille Sayer, Les Echos, 9 avril 1992.
- Félix Potin va homogénéiser ses 607 points de vente, Les Echos, 28 juillet 1992.
- Félix Potin: le CIRI est saisi, Les Echos, 20 février 1995.
- Daniel Lebard prend en main le sort de Félix Potin, La Tribune, 13 mars 1995.
- Félix Potin: Daniel Lebard appelle à la reprise du travail, Les Echos, 17 mars 1995.
- Félix Potin: un plan social drastique, Les Echos, 11 avril 1995.
- Les magasins Félix Potin en cessation de paiement, La Tribune, 4 décembre 1995.
- Les magasins Félix Potin mis en liquidation judiciaire, La Tribune, 26 décembre 1995.
- Louis Sayer : » La BNP a signé la fin de l’activité de Félix Potin « , Les Echos, 18 janvier 1996.
- Promodès se renforce avec 105 magasins Félix Potin, Les Echos, 14 juin 1996.
- La Chute de la maison Potin (Documentaire), réalisé par Philippe Kohly, 1997.
- Les archives du site « Les marques disparues de la distribution » qui remerciait Laurent Leroy et Frédéric Carluer-Lossouarn.


Laisser un commentaire