
- Création : 1966
- Disparition : 1994
- Format : Supermarché et hypermarché
Historique
- 1959 : Michel Montlaur ouvre un magasin à Mazamet (Tarn) sous l’enseigne E.Leclerc.
- 1966 : Edouard Leclerc interdisant à ses adhérents de détenir plus de deux magasins, Michel Montlaur décide de prendre son indépendance et de créer une enseigne à son nom.
- 1976 : Ouverture du magasin Montlaur d’Auch (Gers), premier hypermarché de la ville.
- 1977 : Michel Montlaur devient maire de Mazamet. Il sera réélu à deux reprises.
- 1981 : Un magasin ouvre à Aussillon-Mazamet.
- 1er septembre 1988 : Montlaur rejoint la centrale d’achat Di-Fra (Casino, Rallye, Catteau, Delhaize, L’Univers…).
- 1990 : Le groupe Montlaur fait l’objet de rumeurs persistantes sur un éventuel regroupement avec une autre enseigne, du fait de la situation financière inquiétante du groupe et dans un contexte plus global de concentration dans la distribution (Docks de France/SASM, Genty-Cathiard/Rallye, Ruche Méridionale/Casino…).
- 1991 :
- janvier : Des discussions sont engagées avec Leclerc et Promodès pour la reprise de Montlaur. Montlaur représente alors la neuvième enseigne de distribution en France avec 4,7 milliards de francs de chiffre d’affaires, 15 hypermarchés (dont 2 affiliés), 6 supermarchés (dont 3 affiliés), 8 cafétérias et 5 jardineries. Le groupe tient une position importante en Midi-Pyrénées (20% de parts de marchés et 2800 salariés).
- 10 mars : Le groupe ne peut pas faire face à son échéance bancaire. Son endettement avoisinerait alors les 1,7 milliards de francs pour un chiffre d’affaires de 4,7 milliards, dont 950 millions de dettes à court et moyen terme. Les principaux banquiers de la société auraient, lors d’une réunion à Paris durant la semaine précédente, décidé de ne plus financer.
- 13 mars : Le dépôt de bilan est devenu inéluctable. Les 36 sociétés du groupe déposent le bilan auprès du Tribunal de commerce de Montpellier, laissant a priori une ardoise de 550 millions de francs.
- 14 mars : Michel Montlaur remet sa démission de maire de Mazamet, fonction qu’il occupait sans discontinuer depuis 1977.
- 22 mars : Le tribunal de commerce doit statuer sur les deux offres de reprise déposées par Carrefour (en association avec Guyenne & Gascogne) et Leclerc. Les affiliés commencent à rejoindre d’autres groupes (l’affilié de Pertuis rejoint Système U, tandis que celui de Dignes rejoint Promodès).
- 23 mars : Le tribunal de commerce de Montpellier retient l’offre de Carrefour pour 1,05 milliard de francs et la promesse de maintenir les 2840 emplois.
- mai : Carrefour annonce qu’il ne conservera que 4 hypermarchés (ceux de Montpellier-Lattes, Nîmes, Sète-Balaruc et Port-de-Bouc), les autres étant trop petits pour prendre l’enseigne Carrefour.
- juillet : Le Parquet de Montpellier confie une enquête préliminaire à la section économique et financière du SRPJ pour comprendre la rapidité de la banqueroute du groupe. Cette enquête s’inscrit dans la même logique que l’enquête confiée par le président du tribunal de commerce à un cabinet spécialisé, surpris de l’important du passif et de la complexité de l’organisation du groupe.
- août : Carrefour cède à Guyenne & Gascogne les hypermarchés de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantique) et Auch (Gers), qui adopteront l’enseigne Mammouth dans les semaine suivantes. Le magasin d’Avignon est vendu à Auchan. Les 8 cafétérias Montlaur sont reprises par les cafétérias Eris (filiale d’Euromarché).
- septembre : Carrefour vend les hypermarchés de Cavaillon, Manosque, Mazamet et Castres ainsi que les supermarchés d’Apt, Graulhet et Aumont-Aubrac aux Docks de France (les magasins adopteront les enseignes Auchan ou Atac). Le projet d’ouverture d’un hypermarché à Monaco est conservé par Carrefour, mais celui de Lunel est revendu à Intermarché.
- 1992 : L’enquête de la SEF du SRPJ de Montpellier chiffre le passif à près de 1 milliard de francs et fait apparaître des falsifications de comptes et fausses déclarations de stocks qui auraient permis de conserver la confiance des banques.
- 1993 : Le Parquet de Montpellier demande l’ouverture d’une information judiciaire sur l’ex-groupe Montlaur pour « infractions aux lois sur les sociétés commerciales », « banqueroute » et « faux et usage de faux ».
- 1994 :
- Les derniers affiliés rejoignent Système U et adoptent l’enseigne Super U.
- avril : Michel Montlaur est mis en examen pour les chefs de « banqueroute », « présentation et publication de bilans inexacts », « faux et usage de faux en écriture de commerce ». Cette mise en examen est suivie par la mise en examen de son expert-comptable (pour « complicité de présentation et publication de bilan inexact »), de son comptable (pour « faux et usage de faux en écriture de commerce »), de son directeur financier (pour « complicité de présentation et publication de bilans inexacts ») et de son commissaire aux comptes (pour « non-révélation de faits délictueux »).
- avril 1996 : L’administrateur judiciaire du groupe Montlaur réclame 4 milliards de francs aux 82 banquiers du groupe, reprochants à ceux-ci d’avoir donné leur feu vert en 1984 à un programme d’investissement démesuré au regard de la précarité de la situation.
- août 2000 : Michel Montlaur saisit la justice contre le tribunal de commerce de Montpellier, remettant en cause la gestion la faillite du groupe Montlaur après la réalisation d’un « audit fouillé » mettant en avant les honoraires « faramineux » des administrateurs judiciaires (15 millions de francs pour l’administrateur et 30 millions pour le représentant des créanciers, alors que les créanciers n’ont obtenu que 500 millions de francs sur l’ardoise de 2 milliards). Le procureur refuse de donner suite à cette plainte et dresse un réquisitoire de refus d’informer en octobre. La plainte est classée sans suite le 26 décembre de la même année.
- 2001 : Ouverture du procès suite à la faillite du groupe Montlaur, près de dix ans après. Trois ans de prison avec sursis sont requis contre Michel Montlaur par le procureur de la République en octobre. Le 19 décembre, le tribunal suit les réquisitions du parquet, et condamne Michel Montlaur à trois ans de prison avec sursis et 200000 francs d’amende (30.489,80€) pour « présentation de faux bilans, banqueroute et faux et usage de faux ». Le chef-comptable, le commissaire aux comptes et l’expert comptable sont également condamnés à des peines de prison avec sursis allant de 13 à 24 mois.
- 2018 : Michel Montlaur, les héritiers de l’ex-directeur financier, l’expert comptable et le commissaire aux comptes ainsi que le représentant des créanciers des sociétés du groupe Montlaur signent un accord signent un accord transactionnel à hauteur de 8 millions d’euros. La somme versée par les assurances sera reversée par le mandataire aux créanciers. L’accord prévoit également l’abandon par Michel Montlaur et par les héritiers de l’ex-directeur financier de tous les droits financiers sur les parts et actions détenues dans les sociétés du groupe Montlaur. Cet accord signe la fin de 27 ans de procédure.
Les magasins
CARTE EN COURS
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Ressources
- Montlaur cherche un sauveteur, Les Echos, 14 février 1991.
- Montlaur acculé au dépôt de bilan, Les Echos, 14 mars 1991.
- Montlaur doit 550 millions de francs à ses fournisseurs, Les Echos, 15 mars 1991.
- Les malheurs de Montlaur, Sud Ouest, 15 mars 1991.
- Carrefour et Leclerc se disputent Montlaur, Les Echos, 22 mars 1991.
- Carrefour empoche Montlaur pour un milliard de francs, Les Echos, 25 mars 1991.
- Vers une suite judiciaire au dépot de bilan de Montlaur, Les Echos, 24 juillet 1991.
- Mise en examen de l’ancien PDG de l’ex-groupe Montlaur, Les Echos, 12 avril 1994.
- Rebondissement autour de la faillite de Montlaur, Les Echos, 10 avril 1996.
- La gestion de la faillite de Montlaur mise en cause, La Croix, 23 août 2000.
- Le parquet couvre les abus du tribunal de commerce, Libération, 17 novembre 2000.
- Trois ans de prison avec sursis requis contre l’ancien patron de Montlaur, AFP, 18 octobre 2001.
- Affaire Montlaur : un accord à 8 M euros pour signer la fin, Midi Libre, 16 décembre 2018.
- Les archives du site « Les marques disparues de la distribution » qui remerciait Frédéric Carluer-Lossouarn (magazine Linéaires), Alain Maraval et Laurent Armand.