Mémoires de la distribution

Les enseignes à travers les décennies

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  • Création : 1974
  • Disparition : 2024
  • Format : Supermarché

Historique

  • septembre 1969 : Le groupe familial des Bourriez, Louis Delhaize, ouvre son premier hypermarché à l’enseigne Carrefour à Garges-lès-Gonesse (95), suivi d’un second à Villers-Semeuse.
  • 1974 : Le contrat de franchise avec Carrefour prend fin. La dizaine de magasins prend alors l’enseigne Cora, du nom d’une des entreprises du groupe. Une légende urbaine dit que l’enseigne Cora a été adoptée pour permettre de réutiliser les lettres des enseignes Carrefour apposées sur les magasins. Dans les dix années suivantes, le groupe Louis Delhaize ouvre un magasin Cora tous les six mois.
  • avril 1984 : Le groupe Radar vend ses 15 hypermarchés Radar Géant (ainsi que 10 cafétérias) à Cora pour 368 millions de francs.
  • 1989 :
    • mai : Cora rachète la Société européenne des supermarchés (SES) pour 1,4 milliard de francs. La SES exploite alors 7 hypermarchés Record dans l’Est de la France.
    • septembre : Cora lance un assortiment de 500 produits à la marque Cora.
  • 1994 : Les hypermarchés Record de Dorlisheim et Haguenau prennent l’enseigne Cora.
  • 1996 : Carrefour rachète 41,4% du capital de Cora : 33,34% détenus par Michel Bourriez et 8% détenus par Anne-Marie Gérard, respectivement frères et soeurs de Philippe Bouriez.
  • 1997 : Cora rachète trois hypermarchés Mammouth au groupe Bresson, à Arcueil (Val-de-Marne), Val-d’Yerres (Essonne) et Thonon-les-Bains (Haute-Savoie). Cora détient alors 59 hypermarchés en France.
  • 1999 : Casino et Cora s’allient aux achats, avec la centrale Opéra.
  • 2000 : Pierre Bouriez, l’un des fils de Philippe Bouriez, crée Houra.fr, premier cybermarché de France.
  • 2001 :
    • octobre : Carrefour se sépare des parts de GMB (holding qui contrôle Cora) qu’il détient à la demande de la Commission européenne suite au rachat de Promodès. La Deutsche Bank achète ces parts, et signe en parallèle un accord avec Casino pour une option de rachat des titres pendant cinq ans. Philippe Bourriez prend le rachat des parts par Casino comme une trahison : l’accord conclu au moment d’Opéra prévoyait que les deux groupes ne pouvaient pas entrer dans le capital l’un de l’autre sans leur accord. C’est le début d’une longue bataille judiciaire entre Cora, Casino et la Deutsche Bank.
    • 23 octobre : Le groupe Cora assigne en référé les groupes Carrefour, Deutsche Bank et Casino en raison du non respect de l’accord conclu lors de la création d’Opéra et demande le séquestre des 42,4% de Cora. Deux jours plus tard, alors que la Commission européenne donne son accord à la cession par Carrefour à Deutsche Bank des parts de Cora, le tribunal de commerce de Paris déboute Cora de sa demande.
  • 2002 :
    • janvier :
      • Cora attaque Carrefour, Casino et Deutsche Bank et réclame l’annulation de la vente par Carrefour, les accusant de s’être mis d’accord pour vendre au final à Casino. Elle souhaite aussi obtenir la nullité du contrat d’échanges entre la Deutsche Bank et Casino.
      • Cora annonce qu’il compte dénoncer le mandat d’agent commercial confié à Opéra au 31 décembre 2002.
      • Casino attaque Cora en référé sur le versement par Casino de 61 millions d’euros à titre de pénalités pour rupture de contrat dans la centrale d’achats Opéra. Casino est autorisé dès le lendemain par le tribunal de commerce de Paris à ne pas verser de pénalités, mais Cora fait appel et obtient le versement d’une garantie bancaire de 61 millions d’euros.
    • septembre : Suite à un accord signé en juin, la centrale d’achats Opéra est dissoute.
  • 2003 :
    • février : Cora est condamné à rembourser les 61 millions d’euros à Casino (+ 2,5 millions d’euros à titre d’intérêts), le tribunal arbitral considérant que Casino n’avait pas enfreint les accords conclus avec Cora dans Opéra et que c’est à tort que Cora avait résilié son contrat avec Opéra dès janvier 2002.
    • décembre : Cora dépose une demande complémentaire à sa procédure lancée en janvier 2002. Cette demande vise spécifiquement la Deutsche Bank qu’il accuse de rupture unilatérale des contrats de mandataire et de violation de la confidentialité des pourparlers (Cora ayant pris attache avec la Deutsche Bank pour racheter les parts de Carrefour dès décembre 2000).
  • mai 2005 : Le tribunal de commerce de Paris condamne Deutsche Bank au versement de 25 millions d’euros à titre de dommages et intérêts à Cora, pour utilisation d’informations confidentielles. Cora est débouté pour le reste de ses demandes.
  • mars 2006 : Casino exerce son option d’achat auprès de la Deutsche Bank et revend immédiatement les parts qu’elle détient au groupe Louis Delhaize, qui retrouve donc sa pleine indépendance. Cet accord est signé au prix fort : 850 millions d’euros.
  • 8 octobre 2008 : Un magasin Cora ouvre à Longeville-lès-Saint-Avold. Il vise à remplacer l’avant dernier magasin Record, situé à Saint-Avold.
  • 2014 : Cora et Carrefour s’allient aux achats par une adhésion de Cora à la centrale de Carrefour.
  • septembre 2017 : Cora ouvre un mini hypermarché urbain à Bourgoin-Jallieu (38). C’est la première vraie création de l’enseigne depuis 1996.
  • 2022 : L’alliance Cora/Carrefour aux achats prend fin. Cora s’affilie à la centrale InterProxi, filiale d’Intermarché.
  • 12 juillet 2023 : Le groupe Carrefour annonce la signature d’un accord avec le groupe Louis Delhaize portant sur le rachat des activités de Cora (60 hypermarchés) et Match (115 supermarchés) en France d’ici à l’été 2024. En octobre, la Commission européenne renvoie à l’Autorité de la concurrence l’examen de cette reprise.
  • 2024 :
    • 3 juin : Le groupe Carrefour notifie à l’Autorité de la concurrence son projet d’acquisition et demande une dérogation à l’effet suspensif de l’examen, permettant à Carrefour de faire l’opération sans attendre l’accord de l’Autorité de la concurrence. Il obtient cette dérogation.
    • 1er octobre : Carrefour lance le changement d’enseigne des magasins Cora. Ce changement est prévu en trois phases, avec 19 premiers magasins au 1er octobre, 20 magasins à la mi-octobre et 21 magasins fin octobre.
    • 15 octobre : Carrefour annonce son souhait de fermer le siège de Cora et de la centrale d’achat Provera, situé à Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne)
    • 19 novembre : Les derniers hypermarché Cora de France prennent l’enseigne Carrefour, signant ainsi la fin de l’enseigne en France.
    • décembre : Houra.fr est cédé au neveu du fondateur Pierre Bouriez, Casimir de Hauteclocque. Houra.fr poursuit sa vie en indépendant (le site s’approvisionne auprès de Carrefour pour ses marques nationales, et d’Auchan pour les MDD).
  • 2025 :
    • mars : L’Autorité de la concurrence rend son verdict. Elle autorise la reprise des magasins Cora et Match par Carrefour sous réserve de cessions ou de résiliation du contrat de franchise pour 8 magasins (dont 3 Cora à Villers-Semeuse (avec la Galerie), Publier et Les Pavillons-sous-Bois, et 1 Match (Nancy XXème Corps))
    • juillet : Carrefour annonce la signature d’accords pour céder les magasins concernés par la demande de l’Autorité de la concurrence : Coopérative U reprendrait l’ex-Cora de Villers-Semeuse, celui de Publier et le Match de Nancy, tandis qu’Intermarché rachèterait celui des Pavillons-sous-Bois. Ces ventes doivent être validées par l’Autorité de la concurrence et devraient être effective d’ici la fin du premier semestre 2026.

Les magasins

Carte en cours

Liste des magasins avec leur « vague » de changement d’enseigne pour Carrefour :

– Première vague : Arcueil (94), Creil Saint-Maximin (60), Ermont (95), Essey-Lès-Nancy (54), Forbach (57), Garges-Lès-Gonesse (95), Grosbliederstroff (57), Longeville-lès-Saint-Avold (57), Lunéville (54), Massy (91), Metz-Technopole (57), Mondelange (57), Moulins-lès-Metz (57), Nancy-Houdemont (54), Saint-Dizier (52), Sainte-Marie-aux-Chênes (57), Sarreguemines (57), Toul (54), Verdun (55)

– Deuxième vague : Belfort-Andelnans (90), Bruay-la-Buissière (62), Cambrai-Proville (59), Colmar-Houssen (68), Courrières (62), Dorlisheim (67), Dunkerque-Coudekerque (59), Haguenau (67), Lens 2 (62), Montbéliard (25), Mulhouse-Dornach (68), Remiremont (88), Saint-Quentin (02), Saint-Dié-des-Vosges (88), Sarrebourg (57), Strasbourg-Mundo (67), Vesoul (70), Villeneuve-d’Ascq-Flers (59), Wattignies (59), Wittenheim (68)

– Troisième vague : Alès (30), Amphion (74), Auxerre-Monéteau (89), Blois (41), Caen-Rots (14), Clermont-Ferrand (63), Dijon-Perrigny (21), Dole (39), Dreux (28), Evreux-Saint-Taurin (27), Limoges (87), Livry-Gargan (93), Pavillons-Sous-Bois (93), Reims-Cormontreuil (51), Reims-Neuvillette (51), Rennes-Pacé (35), Saint-Jouan-des-Guérets (35), Soissons (02), Val-d’Yerres-Boussy (91), Vichy (03), Villers-Semeuse (08)

Ressources, notes et sources

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